Les enfants ont quitté la maison !!! Les ingrats …
Connaissez-vous l’histoire classique de Juliette et ses états d’âme de femme longtemps déchirée entre ses rôles de mère, d’épouse et d’amante ?
Ses enfants s’envolent vers leurs études supérieures… Elle se ressaisit …
“Ça y est enfin tranquilles, ils sont partis !
Nos enfants ont quitté la maison”.
Quitter le domicile parental est un sacré moment dans la vie.
Pourtant ils sont fiers, heureux, en plein élan d’une liberté nouvelle. Majeurs, vaccinés, libres…
“On va pouvoir se retrouver en amoureux. Les corvées du bac, les prépas, le choix des études. OUF ! Terminé”.
Enfin à deux !!!
Au programme : Cinéma, sorties, restos, la fête avec les copains, c’est un monde de plaisirs qui s’annonce.
Juste toi et moi… Comme quand on été jeunes.
Première étape de Juliette : La fête.
“Super ! Dès ce soir, je sors,
je profite, je VIS…
Nous sortons, nous P.R.O.F.I.T.O.N.S ….
La belle …
Plus de paniers de linge sale qui s’entasse… Ils sont autonomes !
Plus de disputes autour du rangement de leur chambre à coucher, de leur musique qui envahit toute la maison. Plus de petit déjeuner à point d’heure, les ados ça se lève quand on déjeune, ça se couche quand on est déjà en plein cycle. Finies les incompatibilités d’horaires. Ils vivaient au fuseau horaire de New York ou quoi ? En plus, Juliette et son mari peuvent être heureux, ils ont réussi leur job. Leurs enfants ont l’air plutôt bien dans leur peau et bien partis. Une belle trajectoire.
Pour eux aussi, c’est la quille, la liberté, plus de comptes à rendre.
C’est que ça laisse un sacré vide quand ça part un ado, alors plusieurs, vous imaginez…
Juliette réalise qu’elle n’a plus la même pêche qu’il y a 10 ans. On dirait que son corps a vieilli, elle n’a plus la même énergie. C’est sûrement dans la tête, elle est encore jeune… et pourtant tous ses projets de fiesta tournent court.
Plus autant envie que ça.
Mais qu’est-ce qui lui arrive ?
“Ils me maaanquent” réalise-t-elle.
Terriblement. Les échanges endiablés à table, leurs rires, leur présence souvent brouillonne et désorganisée, leurs tablées de copains, leurs projets. Bref la présence de “ses petits” lui manque.
Elle a le cœur en vrac.
Une vraie “mère juive” ou pire une mama italienne sommeillait donc en elle.
“Quoi mes enfants me manquent ?”
Juliette doit retrouver avec son mari une relation plus directe, plus jeune, oublier leur rôle de parents éducateurs. Son mari, leur père, il est un peu tout ça à la fois. Mais est-il encore son amant ?
Il est temps de revenir à leur état de passion amoureuse…
Oui, mais comment ? Son rôle de maman était si intense, et ça fait si longtemps qu’elle entrainait ses enfants comme une super maman, à l’écoute, moderne, attentive, au courant de tout ce qui étatit essentiel à leurs yeux.
Une priorité de cette nature, ça s’assume avec brio,non ?
J’ai quand même réussi à être une super maman…
Mais, quand ont-ils donc perdu le fil de l’état amoureux, l’état d’amant ?
Juliette appelle sa meilleure amie, besoin d’échanger, elle ne s’y attendait pas… Pas vu arriver. Nada.
“Ça fait si longtemps que nos rôles de parents ont pris le pas. Ils ont pris toute la place… Je ne pensais pas que c’était à ce point.
Il faut peut-être réapprendre à nous aimer”.
Aurait-elle oublié que l’état amoureux était un état fragile ? Un état qui demande de la disponibilité ?
Comme beaucoup d’entre nous, son rôle de maman a pris tant d’espace qu’elle n’a pas vu le lien amoureux se distendre, s’effacer, se diluer dans une vie très remplie.
Maintenant ils sont deux et il est temps de renouer le fil. Urgent même. Car un des piliers du couple manque, un pilier ancien, solide, tellement consolidé au fil du temps et des épreuves, qu’il était devenu le pilier essentiel de la famille. Et sans lui, l’édifice n’a plus la même stabilité. Il peut même tanguer.
Si c’était à refaire…
Quelques conseils qui lui auraient été bien utiles quand les enfants vont quitter le domicile parental.
1/ Juliette aurait pris davantage de temps pour leurs escapades en amoureux. Des week-ends à deux, plus de baby-sitting, une petite aide pour le ménage pour alléger le quotidien, des plans surprises juste à deux, des rituels récréatifs et vivifiants…
L’état amoureux se cultive. Aimer et être amoureux ce n’est pas du tout la même chose.
Tout un monde de subtilités à intégrer. Être amoureux c’est de l’ordre du désir, de l’étonnement, de la découverte perpétuelle.
Désir : Action de désirer, d’aspirer à avoir, à obtenir, à faire quelque chose; envie, souhait (Larousse)
Ils n’avaient plus besoin de se désirer, se conquérir, tout soudés qu’ils étaient par ce pilier essentiel que sont les enfants.
2/ Elle aurait veillé à la qualité et à la quantité de ses envies. Sans culpabiliser. Juste pour se sentir en vie. Elle aurait appris cette délicieuse forme d’égoïsme qui s’appelle aussi le sens de SOI. Qui nourrit et ne prive pas l’autre mais enrichit le lien… Elle aurait aussi pris davantage de temps pour elle, pour elle seule, du temps pour Soi. Pour faire du sport, aller au cinéma, se rendre sexy, pour entretenir son rapport à son corps, et au plaisir. Pour développer sa créativité.
3/ Elle n’aurait pas laissé le quotidien s’installer subrepticement. Se serait donné les moyens de ne pas être envahie par la charge. Dit STOP, dit NON plus souvent, quand il s’agissait de s’oublier au profit du groupe. Au détriment du couple et de la femme en elle.
4/ Elle aurait chaque jour pris le temps de méditer en pleine conscience pour se centrer et garder le lien avec son corps et son âme. Elle aurait cultivé son jardin secret, son espace intime, son féminin.
C’est ainsi qu’elle aurait pu conserver cet état amoureux plus vif et plus conscient. D’abord envers elle-même. Prendre le temps de s’aimer est essentiel. Puis pour eux, ces amoureux du début, qui ont été absorbé par leur charge parentale…
Elle aurait été épouse et amante avant d’être mère. Sans oublier d’être mère. Car de toute façon, cet état là est si intense, qu’il se rappelle à nous à la moindre occasion.