L’art de réparer ses blessures et de les sublimer
J’ai longtemps voyagé au Japon et cette culture m’a transmis le goût subtil de la simplicité et de l’élégance.
Aujourd’hui, permettez-moi de vous partager une très, très belle histoire …
Un histoire qui parle, de mort, de vie, de vieillesse, de réparation, de renaissance et surtout de profond goût de vivre.
L’histoire de la magie infinie de la créativité !
“Notre seule véritable liberté consiste à découvrir et à dégager la réalité spirituelle qui est en nous”.
Shri Aurobindo
Une belle histoire d’amour
Il y a trois ans, maman alors âgée de 86 ans, perd l’homme de sa vie, après 70 ans d’amour intense…
Elle était une grande amoureuse !
Maman est une femme très belle aux yeux turquoise.
Papa, deux ans avant, la regardant silencieusement, longuement, dans un restaurant où nous dinions tous les trois, se tourne vers moi et me dit :
“Comment j’ai fait pour avoir une femme aussi belle !!!”
Seule, je la vois s’effondrer, s’effacer, comme absorbée par une douleur qui l’entraîne dans des abîmes d’absence.
Elle regarde vers le ciel, comme si elle cherchait en vain “l’escalier pour le rejoindre”… Ça m’attriste infiniment. Je me sens totalement impuissante.
Pronostic de mes proches, dans 6 mois elle n’est plus là…
DUR !!!
Elle est tellement blessée, fêlée, comme perdue en elle-même, qu’en effet, je ne vois pas comment l’aider et réparer cette blessure vive qui l’atteint et lui retire brutalement toute envie de vivre.
Pourtant, aujourd’hui maman a 89 ans. Elle rayonne, vit, rit autant qu’elle le peut …
Elle peint, elle chante dans une chorale et voyage.
Elle vient de s’acheter un joli pantalon de cuir et une veste en daim… Faudrait que papa reste fier d’elle !!!
Elle “tient salon” et reçoit avec enthousiasme des jeunes et des amis autour d’un thé ou d’un apéritif. Et nous prévoyons de faire, toutes les deux, au printemps la descente des bords du Rhin en bateau pour visiter les châteaux du Haut Kœnigsbourg !
Connaissez-vous le Wabi-sabi ?
“Wabi-sabi is the Japanese art of finding beauty in imperfection and profundity in nature, of accepting the natural cycle of growth, decay, and death.”
Wabi-sabi est l’art de trouver la beauté dans l’imperfection et la profondeur dans la nature.
C’est l’art d’accepter le cycle naturel de croissance, de déclin et de mort”
Tadao Ando
En reprenant Wikipedia :
Le wabi-sabi est une expression japonaise désignant un concept esthétique, ou une disposition spirituelle, dérivé de principes bouddhistes zen, ainsi que du taoïsme. Le wabi-sabi relie deux principes :
- Wabi : solitude, simplicité, mélancolie, nature, tristesse, dissymétrie…
- Sabi : l’altération par le temps, la décrépitude des choses vieillissantes, la patine des objets.
Le goût pour les choses vieillies, pour la salissure, etc.
Le wabi fait référence à la plénitude et la modestie que l’on peut éprouver face aux phénomènes naturels.
Et le sabi, la sensation face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps ou des hommes
Ce que je ne vous ai pas encore dit, c’est que lorsque l’on pratique l’art du Wabi-sabi, on répare les vieilles choses avec …
De l’OR !!!
Oui de la feuille d’or, merveilleuse, précieuse, coûteuse, alchimique !
Quel est cet or que nous avons en nous ?
L’or de maman était en elle, au cœur de son enfance, de ses dons et talents.
Il n’y avait qu’à prendre le soin et le temps de le rechercher, de creuser un peu pour l’extraire de la mémoire dans laquelle il s’était enfoui au fil des années. Petite fille, elle adorait dessiner, peindre, observer et elle passait des heures à cela. J’ai suivi le filon, et nous avons retrouvé la pépite !
La recherche de l’or
Patiemment, je l’ai fait parler de son enfance, de ses mémoires, de sa petite fille douée qui était nichée au cœur de cette octogénaire, intacte, vive et brillante.
Puis, de galerie en musée, de vidéos anglaises sur l’aquarelle en livres d’art, puis dans mon atelier, où règnent pinceaux, papiers, toiles, calames, tubes de couleurs, pigments… et surtout une ambiance créative palpable…
Je l’ai accompagnée au cœur de son enfance pour redonner vie à cet or qui sommeillait au cœur d’elle-même !
Pensez-vous que tout vaut la peine d’être réparé ?
Ce qu’une femme de son âge a pu faire, nous pouvons TOUTES et TOUS le réaliser.
Chercher le filon qui mène à notre or.
A nos pépites et les utiliser pour réparer nos blessures et REVIVRE en grand, en beauté !
Car c’est cet or qui va soigner, réparer, redonner beauté et sens à ce qui en nous, s’est usé, abîmé, effacé, cassé.
l’or qui va redonner de la lumière, de la noblesse à ce qui peut nous sembler moche, estropié, bon pour la casse.
Pour faire un parallèle, j’aurais pu admettre simplement que compte tenu de son âge, c’était inéluctable, ou trop tard, ou inutile… Certaines personnes m’ont d’ailleurs conseillé de la laisser aller vers sa fin, comme vers son destin …
Qui pourrait décider que c’est trop tard, que la pièce est trop abîmée qu’elle n’en vaut plus la peine ?
Permettez-moi de vous suggérer une piste simple et qui réussit à tous les coups …
Comment trouver votre or ?
Remontez à votre enfance, faites l’inventaire de ce qui vous faisait vibrer, rêver, de vos modèles de l’époque, vos livres de chevet, des activités qui vous enchantaient, de ce que vous avez tenté et reporté faute de moyens, d’assistance, de confiance…
Quelles musiques vous attiraient, aimiez-vous danser, quels films regardiez-vous avec bonheur, quels étaient vos plaisirs, vos attirances.
Remontez aussi loin que vous pouvez et remontez le filon, pour atteindre au cœur de votre enfant intérieur intact, ce qu’il a conservé de vos pépites, de cet or que vous avez reçu à la naissance.
Car vous avez reçu votre quota d’or.
Chaque être, chaque enfant nait avec de l’or, cet or ne disparait jamais, il est là, parfois brut, caché derrière des montagnes de peurs ou de désillusions, mais il est intact.
Si vous voulez aller plus loin découvrez le “Chamboule-Tout des croyances limitantes” et allez à sa rencontre.
Si vous aimez ce partage, faites le suivre, il redonnera peut-être le goût de vivre à des personnes blessées autour de vous.
3 Commentaires. En écrire un nouveau
Merci pour cette jolie histoire, je ne manquerai pas de la raconter à qui doit l’entendre. Comme on dit, “il n’est jamais trop trop pour changer de vie”.
A bientôt
Tout cela est très juste : plus ça va, plus je fais cela moi aussi. Mais votre maman a eu la chance de vous avoir pour l’encourager : la vie m’a obligé à le faire pour ne pas devenir zinzin. Il y a encore des choses que je n’ose pas faire : mais c’est finalement comme les vieux vêtements : ça sert à rien de s’énerver contre les trous, contre le vide, l’inexistence, faut savoir vider son armoire, mettre à la poubelle, donner, pour le plaisir d’acheter du neuf, et de s’émerveiller de la nouveauté, devenir créatif, suivre le courant de la vie, qui se renouvelle sans arrêt.
je découvre avec beaucoup de retard votre commentaire chère Aline
Si vous avez envie de venir “alchimiser” vos propres blessures vous pouvez nous rejoindre le Dimanche 23 octobre à Paris
http://happy-life-lab.com/seminaire-23-octobre/
avec le cœur
Edith