Les temps de l’amour d’un couple solaire !
Comment nous avons traversé les épreuves pour devenir un couple inspirant …
Chaque histoire d’amour est unique et pourtant que d’universalité toutes recèlent …
J’ai toujours cru à l’amour…
Petite déjà ! Je l’imaginais, je le savais ! Il existait quelque part, celui qui partagerait ma vie !!
Contre vents et marées je le savais, je le sentais au fond de moi.
Était-ce une intense lecture des contes de fées, était-ce un profond désir d’être heureuse ou une prescience que l’Amour peut exister et durer ? Le désir enfantin et inexorable de croire à l’histoire d’amour de mes parents – grands amoureux eux-mêmes – qui allaient me montrer un chemin initiatique et me confirmer que c’était possible.
Alors se sont enchainées les étapes …
Le temps de la liberté
Amazone plutôt que Geisha
Les années passaient. Mes parents, qui me voyaient sillonner le monde avide de grande liberté, s’inquiétaient. Beaucoup de mes amies étaient déjà mamans et moi je parcourrais les pays étrangers de long en large…
Je m’éclatais, SEULE ! Bientôt 30 ans et toujours libre comme l’air !
“Nos mères nous avaient appris la liberté, le féminisme était passé par là. Elles avaient ouvert la route de l’émergence de la femme. Il nous faudrait des années pour ancrer les changements de mentalité. Elles s’étaient battues, pour être reconnues dans leur existence propre. De lunaires, elles devenaient des femmes solaires. Déterminées, ambitieuses, consommatrices.
Notre génération avait une dette. Elles avaient défriché, nous allions conquérir.
Et il y aurait du travail. De monolithiques, nous devenions potentiellement multiples et puissantes. Nos mères seraient fières, le monde de demain serait féminin… ou ne serait pas”…
(Extrait de “Inclassable – Le murmure de l’Arbre” – autobiographie)
J’étais donc célibataire, certes avec des amitiés amoureuses, des moments enflammés suivis de chutes abyssales, de vrais chagrins d’amour, les déceptions amoureuses sont souvent des attaques en piqué contre nos certitudes et contre notre estime de nous, de vraies blessures narcissiques…
Je détestais ces moments où tout me semblait vide.
Mais je vivais, et je croquais la vie à pleine bouche.
Pourtant au fond de moi, une conscience vive, une petite voix me disait :
“Tu le rencontreras, à 30 ans tu le rencontreras et sauras que c’est lui”.
Les grands mystères de l’âme humaine !
La vie s’est donc écoulée, j’étais toujours libre, souvent amoureuse, mais rien de sérieux ne parvenait à prendre racine sur mon terreau d’Amazone voyageuse !
Le temps de la rencontre
“C’est tellement simple, l’amour” dit Jacques Prévert.
Peu avant mes 30 ans, en effet, un jeune homme a croisé mon chemin. Christophe.
Il ne ressemblait en rien à ce que j’avais projeté dans ma petite tête, je ne correspondais pas non plus à ses critères habituels …
Dans les ruines d’Ephèse, aux confins de la Turquie, une petite voix m’a dit “C’est lui”
Ce garçon, discret, plutôt réservé avec qui nous étions partis en bateau était donc l’élu …
Interloquée par cette voix impérieuse qui m’interpellait, j’ai manœuvré pour partager une nuit de quart – la nuit de veille sur le voilier qui permet pendant que les autres dorment de garder le bateau et le mener en lieu sûr – Je voulais en avoir le cœur net. De l’émotion, de beaux échanges, des moments de douceur et de complicité dans le silence de cette nuit étoilée… quelques indices posés dans mon esprit troublé. Pas de certitude, juste un vague parfum de poésie déposée dans ma fibre romantique.
De retour à Paris, mon cœur semblait habité par la mémoire de cette nuit de quart, j’appelais et rappelais sa boîte vocale, sans laisser de message, juste pour me bercer de sa voix. Une vraie gamine. Puis j’ais osé poser une demande de rendez-vous.
Le reste s’enchaîna très vite et de rendez-vous en rendez-vous, une histoire secrète, éloignée du monde put commencer à se construire.
Commencer à poser les bases, se marier, rêver des premiers enfants, les attendre dans la joie et l’émerveillement de la première naissance puis de la seconde..
Tout semblait si simple, si doux…
Commençait alors une histoire d’amour comme tant de belles histoires d’amour !
Avec des moments de passion, des évidences, des fusions, des sensations de ne faire qu’un, une magie ininterrompue, des nuits d’amour, des toujours…
Chaque défaut de l’autre y était un charme, une originalité. Le monde nous appartenait. Et il nous le rendait bien ! Nous étions sur un nuage. Journées folles et Nuits blanches.
Le rêve avait investi notre maison.
Le temps des grandes questions …
“Bien sûr, nous eûmes des orages.
Vingt ans d´amour, c´est l´amour fol.
Mille fois tu pris ton bagage.
Mille fois je pris mon envol”
Jacques Brel
Mais vinrent aussi, toujours comme dans tant d’histoires d’amour, des moments de doute, de peur, de lassitude.
Des moments où l’environnement créait des espaces douloureux entre nos deux êtres qui pourtant s’aimaient, des tentations d’une île, des moments de pur égoïsme…
L’usure du quotidien, avec les enfants, vint l’exigence de l’éducation – paradoxes vivants qui unissent autant que parfois ils séparent ceux qui s’aiment –
Mais avec un fondement – l’amour – une source vive à défendre, protéger, à sauver de l’inexorable fuite du quotidien.
Mystérieuse alchimie, fragile, exigeante qui souvent menaçait de prendre son envol vers d’autres cieux, d’autres yeux
Aujourd’hui, je me retourne sur ce parcours
Et j’y retrouve ce que je croise chez tant de couples que j’accompagne, ce que j’ai pu vivre chez mes propres parents, l’histoire qui fait courir le monde.
Une aventure humaine exceptionnelle qui permet – si on le veut, de grandir – de se découvrir à travers ce jeu quotidien, vivier d’émotions puissantes, où tout peut se faire ou se défaire.
A chaque étape difficile, je regardais autour de moi, il y avait tellement pire.
Je refusais l’idée d’un échec, une petite voix, toujours la même me disait que c’était possible…
Je voyais tant de couple divorcer, se séparer, des enfants déchirés, des amitiés complexes à gérer, des groupes de copains fissurés, explosés…
Et je m’interrogeais :
- Mais pourquoi est-ce si difficile de conserver un lien d’amour intact et de le faire grandir ?
- Pourquoi est-ce si compliqué d’entretenir une communication respectueuse, vivante, joyeuse ?
- Peut-on continuer à s’aimer tout en restant soi et en se développant ?
- Comment ne pas se laisser avaler tous crus par le quotidien ?
- Comment traverser l’étape de l’éducation en défrichant ensemble des nouvelles pistes sans se déchirer ?
- Comment réveiller et entretenir le désir, continuer à explorer l’amour et ses délices ?
- Comment conserver ou retrouver l’état d’amant des premiers jours ?
- Qui maîtrise le jeu ?
Beaucoup de questions et peu de réponses toutes prêtes…
Un chemin initiatique commença.
Parfois nous nous sommes vraiment sentis des pionniers voire des martiens.
Quelles “stratégies” et actions mettre en place pour réussir contre vents et marées à devenir un couple rayonnant, heureux, un couple solaire ? Un couple inspirant.
Quelles valeurs défendre ?
Quelles ressources libérer en nous ?
On ne nous a pas appris à aimer, à nous aimer et il me semblait qu’il fallait tout inventer à nouveau…
Larguer nos bagages, nos histoires, nos désirs périmés, nos craintes.
J’ai nettoyé, évacué mes encombrants, Il a suivi avec intelligence.
J’ai essayé de comprendre, beaucoup lu, consulté et peu à peu une vérité s’est fait jour.
C’était à CHACUN de faire SA part.
Je devais réviser mon comportement, mes croyances, mes regards sur moi, sur lui, sur le couple, sur mes désirs et d’ajuster peu à peu tout ce qui parfois semblait s’effriter.
Reprendre le fil de moi-même.
Du temps de la vérité,
Au temps de l’amour…
Alors, j’ai osé… Nous avons osé…
Osé aimer en grand, osé être nous-mêmes, vivre en couleur, trouver “notre espace de référence”.
Affirmer notre différence. Explorer de nouvelles pistes.
Introduire de nouvelles règles, des nouveaux rites, en conscience
Notre couple était devenu adulte, un terrain initiatique et joyeux dans lequel nous transformions tout en source de joie et de vie.
Chaque couple doit et peut trouver SON chemin, son rythme, sa singularité.
J’ai, nous avons, trouvé notre espace d’exploration. Appris à respecter la liberté de chacun,
Frayé un chemin, singulier, sans peur, juste en nous appuyant sur le principe de la gratitude, de la confiance et du jeu.
Pour conclure, voici un conte d’un auteur inconnu :
“Il était une fois, une île où tous les différents sentiments vivaient : le Bonheur, la Tristesse, le Savoir, ainsi que tous les autres, l’Amour y compris.
Un jour on annonça aux sentiments que l’île allait couler.
Ils préparèrent donc tous leurs bateaux et partirent. Seul l’Amour resta. L’Amour voulait rester jusqu’au dernier moment.
Quand l’île fut sur le point de sombrer, l’Amour décida d’appeler à l’aide.La Richesse passait à côté de l’Amour dans un luxueux bateau.
L’Amour lui dit : “Richesse, peux-tu m’emmener ?” “Non car il y a beaucoup d’argent et d’or sur mon bateau. Je n’ai pas de place pour toi.”
L’Amour décida alors de demander à l’Orgueil, qui passait aussi dans un magnifique vaisseau : “Orgueil, aide moi je t’en prie !” “Je ne puis t’aider, Amour. Tu es tout mouillé et tu pourrais endommager mon bateau.”
La Tristesse étant à côté, l’Amour lui demanda, “Tristesse, laisse moi venir avec toi.” “Ooh… Amour, je suis tellement triste que j’ai besoin d’être seule !”
Le Bonheur passa aussi à côté de l’Amour, mais il était si heureux qu’il n’entendit même pas l’Amour l’appeler !
Soudain, une voix dit : “Viens Amour, je te prends avec moi.”
C’était un vieillard qui avait parlé.
L’Amour se sentit si reconnaissant et plein de joie qu’il en oublia de demander son nom au vieillard.
Lorsqu’ils arrivèrent sur la terre ferme, le vieillard s’en alla.L’Amour réalisa combien il lui devait et demanda au Savoir : “Qui m’a aidé ? ”
“C’était le Temps” répondit le Savoir. “Le Temps ?” s’interrogea l’Amour.
“Mais pourquoi le Temps m’a-t-il aidé ? ” Le Savoir sourit plein de sagesse et répondit :
“C’est parce que Seul le Temps est capable de comprendre combien l’Amour est important dans la Vie.”